Avant de partir pour le Japon, j’avais fait quelques recherche sur ce pays, et elles m’avaient conduit à des découvertes très variées mêlant culture moderne et culture traditionnelle. Le Japon semblait être un pays complexe à appréhender. Les Japonais pouvaient plonger dans la folie des mangas et vouer le plus grand respect pour les traditions. Aujourd’hui, on vivra une expérience exceptionnelle : Cérémonie du thé à Osaka.
En arrivant au Japon, il ne m’a fallu que quelques heures pour ressentir ce paradoxe. Au cours d’une balade au cœur du quartier de Dotonbori, je suis tombé par hasard sur un temple Hôzen-Ji. Au lieu de la frénésie de Dotonbori se dresse modestement la statue Fudô-myôô, l’un des cinq rois des sciences du panthéon bouddhique, associé au feu et à la colère. Quand vous arrivez à cet endroit, le brouhaha des grandes rues laisse place à un silence paisible.
C’est quoi comprendre comment la tradition a réussi à garder une place dans ce pays ultra-moderne, voire futuriste, que j’ai souhaité expérimenter la cérémonie du thé. Pour ce faire, je voulais rencontrer un vrai maître en la matière et en aucun cas finir dans un attrape touristes où souvent l’art du thé n’est pas réalisé dans sa globalité pour ne pas se fatiguer et surtout que les touristes n’y voient que du feu.
Après de longues recherches, j’ai trouvé l’un des meilleurs maître dans le domaine, Sougo Kobayakawa, à la périphérie d’Osaka. Après quarante minutes de train depuis le centre d’Osaka, je descends à la station Ashiya où Sougo Kobayakawa m’attendait.
Cinq minutes plus tard, nous étions dans une pièce traditionnelle japonaise avec sol en tatami et plafond bas.
Début de la Cérémonie du thé à Osaka : organisation, habits, ustensiles…
Sougo Kobayakawa m’invite à m’asseoir face à un chaudron. Le silence s’impose et la cérémonie du thé à Osaka peut commencer. L’artiste s’approche lentement du chaudron avec des ustensiles. Seuls sa respiration et le bruit de ses pas viennent briser le silence. Il s’agenouille devant le chaudron et positionne religieusement ses outils de travail.
Chaque ustensile semble avoir une place très précise. Tout est codifié pour permettre au thé de se libérer et nous offrir les meilleurs de ses arômes. Les mouvements du maître sont lents, sa respiration profonde. Le maître doit s’effacer face au thé, pas uniquement par respect mais également pour ne devenir «rien». Faire disparaître la présence humaine qui manipule le thé pour lui permettre de prendre toute la place nécessaire.
Le maître du thé, revêtu d’habits traditionnels, utilise un carré de soie (Fukusa) pour nettoyer une boîte en bois laqué (Natsume) contenant le thé et une cuillère en bambou (Chashaku). Ensuite, il prélève dans le chaudron une cuillère d’eau chaude avec une longue louche en bambou (Hishaku) qu’il verse dans le bol (Chawan). Le maître fouette alors l’eau chaude avec un fouet en bambou (Chasen) pour laver le bol. L’eau est ensuite jetée et le bol séché grâce à un tissu en lin (Chakin).
Sougo Kobayakawa dépose alors deux cuillères de poudre matcha dans le bol et ajoute l’eau chaude. C’est alors que toute l’art du maître rentre en action, il bat d’un geste vif et fort le thé tout en gardant à l’esprit que le maître doit disparaître au profit de l’arôme du thé.
Je ne sais pas réellement comment le décrire, mais à cet instant j’ai ressenti comme une vibration ou une énergie se dégager. Comme si le thé était toujours vivant et qu’il retrouvait son environnement naturel. La boisson se présente alors sous une texture onctueuse recouverte d’un nuage de mousse.
Sougo Kobayakawa m’a alors servi le bol tourné vers la face avant. Mon hôte me fait alors signe de démarrer la dégustation. Normalement, le thé matcha se boit en deux gorgées et demie, mais je ne l’ai su qu’après…
Une fois la dégustation terminée pendant cette cérémonie du thé à Osaka, l’hôte procède alors au nettoyage minutieux des ustensiles, avant de me les présenter un par un. Il faut savoir que les outils de ce maître valent entre 1 000 € et 10 000€… Par exemple, le Chashaku (la petite cuillère en bambou) vaut plus de 1 000€ et la boîte de thé Natsume n’a tout simplement pas de prix vu qu’elle lui vient de ses ancêtres.
Et si je réalise moi-même ce cérémonial ?!
A la fin de la cérémonie et ayant bien sympathisé avec Sougo Kobayakawa, il m’a proposé d’essayer de réaliser moi-même le cérémonial du thé.
J’ai ressenti un stress intense en tenant ces ustensiles… (Je pensais à mon PEL que j’aurai dû débloquer pour lui rembourser ne serait-ce que le Chashaku). Le maître me disait toujours de fouetter plus vivement le thé… J’ai fouetté, encore et encore… Stressé, j’en suis venu à m’oublier… J’étais devenu rien grâce au stress… Le maître m’a alors expliqué que le rien et le stress ne faisant qu’un, c’était la meilleure manière pour un novice comme moi de faire un bon thé…
J’ai testé mon thé… et il est bien loin de la qualité de celui du grand maître qui pratique cet art depuis vingt-huit ans. Moins amer, moins doux et moins léger que le sien.Moins bien en résumé…
Après deux heures de cérémonie et trois heures à échanger sur nos vies respectives, il est temps pour moi de saluer mon nouvel ami, non pas en lui disant «Sayonara» (Au revoir), mais «Matane» (A bientôt).
Si vous souhaitez vivre une expérience inoubliable au cours de votre séjour à Osaka, je vous conseille de rendre visite à Sougo Kobayakawa. Vous trouverez toutes les informations nécessaires pour le contacter sur son site www.chabito.com.
Si vous êtes à Osaka, ne manquez pas la street food au coeur d’Osaka.
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